David Moreau : ses collaborations « techniques » les plus marquantes

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David Moreau, réalisateur français acclamé, doit notamment la qualité de ses films à des collaborations fructueuses avec d’autres professionnels reconnus dans cet univers.Bien qu’ayant exploré différents genres cinématographiques tout au long de sa carrière, quelques partenariats récurrents ont permis à Moreau de signer quelques succès notables.
Deux noms s’affichent en tête de liste : Xavier Palud pour la réalisation, et Guillaume Roussel pour la composition de bandes originales pour certains longs-métrages.

Xavier Palud, le complice des réalisations « décalées »

Retour tout d’abord sur le parcours de Xavier Palud, qui l’a mené à sa rencontre avec David Moreau. En 1994, il fait ses débuts au cinéma en officiant en tant que deuxième assistant-réalisateur sur le tournage de la comédie « Un Indien dans la ville » avec Thierry Lhermitte. En 1997, il franchit une nouvelle étape en réalisant « Sexous Breakdown », son premier court métrage. En 2006, il se lance avec son ami David Moreau, connu sur les plateaux de la série « H » en 2000, dans la co-écriture et co-réalisation de « Ils », et signe ainsi son premier long-métrage.

Dans ce thriller inspiré de faits réels tourné dans la banlieue de Bucarest, Clémentine (Olivia Bonamy) et son compagnon Lucas (Michaël Cohen) sont harcelés par d’étranges visiteurs dans leur maison isolée en pleine forêt. Le film rencontre un accueil mitigé en France, mais séduit les studios hollywoodiens. Forts de cette popularité outre-Atlantique, les deux compères choisissent de s’envoler pour les États-Unis pour poursuivre leur aventure cinématographique.

En 2008, la société de production de Tom Cruise confie au tandem la réalisation du remake américain du film fantastique hongkongais éponyme, « The Eye ». L’actrice américaine Jessica Alba endosse le rôle principal de ce film d’épouvante. Son personnage, après une greffe de cornée, recouvre la vue, mais cette joie se transforme rapidement en terreur lorsqu’elle commence à percevoir des apparitions fantomatiques terrifiantes. « The Eye » est un succès retentissant au box-office, et génère des recettes plusieurs fois supérieures à son budget initial.

Guillaume Roussel, le compositeur

Retour également sur le parcours de ce prodige avant sa collaboration avec David Moreau. Dès l’âge de cinq ans, Guillaume Roussel se plonge dans l’univers musical en s’initiant au piano. Sa passion pour la musique le conduit à suivre une formation classique rigoureuse, où il aiguise ses compétences en harmonisation, orchestration et direction. En 1998, il obtient son diplôme du Conservatoire National de Région de Saint-Maur. Il explore ensuite le monde du jazz, s’inscrivant au CIM de Paris et à l’école Didier Lockwood, deux institutions renommées. En 2006, son talent le mène aux mythiques studios Abbey Road de Londres. Il reçoit l’honneur de diriger le London Philharmonic Orchestra.

Un parcours atypique d’un côté à l’autre de l’Atlantique

À contre-courant de la plupart de ses confrères, Guillaume Roussel a suivi une formation classique et jazz en France, avant de se diriger vers la musique de film et de s’envoler pour Los Angeles.

Son ambition était de parvenir à composer des bandes originales à la hauteur de ses maîtres, tels John Williams ou Danny Elfman. Il était convaincu que seule Hollywood, la source du mythe cinématographique, pouvait lui offrir les opportunités et l’inspiration nécessaires pour réaliser son rêve.

Il tente ainsi sa chance, muni d’une seule carte de visite : une musique composée pour une publicité réalisée par Olivier Dahan. À force de persévérance, et grâce à de nombreuses rencontres et aux recommandations de ses amis, il obtient un entretien avec Hans Zimmer, compositeur légendaire de musiques de film, dont celle du « Roi Lion » est un incontournable.

La conquête de Hollywood avec Hans Zimmer

Cette rencontre marque un tournant dans la carrière de Guillaume Roussel. Son talent et sa passion ont impressionné Zimmer, qui lui ouvre les portes de ses studios Remote Control Productions en 2010. Au sein de cette immense machine de production musicale fonctionnant sur un mode collaboratif intense, Roussel affine ses compétences et participe à de grands projets hollywoodiens, pour ne citer que « Pirates des Caraïbes 4 : la fontaine de Jouvence » ou « Les Schtroumpfs ».

La touche épique caractéristique de la signature musicale de Roussel est née de cette expérience américaine. Celle-ci se ressent notamment dans la bande originale du film « Kompromat » de Jérôme Salle, sorti l’an dernier.

Le retour en France et la carrière solo

Riche de ces acquis sur les terres de l’Oncle Sam, Guillaume Roussel revient sur son sol natal, où il retrouve le réalisateur Olivier Dahan pour qui il crée la musique de la comédie « Les Seigneurs », une plongée dans le monde du football. Pour ses premiers pas en solo après des années de travail collectif, et sur requête du réalisateur, il applique les leçons hollywoodiennes et déploie les grands moyens, mobilisant les moyens orchestraux. Le résultat est audacieux et souligne avec brio l’univers comique et vibrant du film.

Désormais, la carrière de Guillaume Roussel se déroule principalement dans l’Hexagone, mais il ne coupe pas pour autant les ponts avec Hollywood, puisant son inspiration dans les deux mondes. Encore, une fois, il travaille avec Olivier Dahan sur le projet « Grace de Monaco » et initie simultanément des collaborations fructueuses avec une génération montante de cinéastes français comme Fabrice Éboué sur les comédies « Le Crocodile du Bostwanga », « Coexister » et « Barbaque ».

Des collaborations récurrentes avec de grands cinéastes

En 2020, Guillaume Roussel franchit une nouvelle étape en composant sa première musique pour une production Disney aux États-Unis : « Black Beauty ». Cette nouvelle adaptation des aventures du cheval sauvage Prince Noir, avec Kate Winslet, lui offre l’opportunité de démontrer son talent dans le domaine du film familial. Il poursuit sur sa lancée en créant la bande originale du film d’aventures King (sorti en 2022) réalisé par David Moreau.

Il ne s’agit pas de la rencontre entre ces deux professionnels. En 2013, Guillaume Roussel s’est déjà illustré en offrant à la comédie romantique « 20 ans d’écart » de D. Moreau une bande-son unique.

Ce compositeur se distingue pour ses collaborations récurrentes avec des cinéastes qu’il accompagne parfois depuis leurs débuts. C’est le cas de Cédric Jimenez, pour lequel il signe la musique des films « La French », « Novembre » et « Bac Nord », ou encore de Clovis Cornillac, pour qui Roussel a été présent sur les films « Un peu, beaucoup aveuglément » et « C’est magnifique! » Il s’attaque aujourd’hui aux productions historiques avec la série télévisée « Marie-Antoinette : Premiers pas à la cour », et bientôt une adaptation en un diptyque des « Trois Mousquetaires », avec Martin Bourboulon à la réalisation.

Sa capacité à évoluer avec aisance à travers différents genres et styles est l’une des forces de Guillaume Roussel, confirmant de plus en plus sa place sur la scène internationale.

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